Page précédente                         LE SANCTUAIRE D'EPIDAURE
Si aujourd’hui Epidaure est le symbole du théâtre par excellence, dans l’Antiquité le site était avant tout le sanctuaire d’Asclépios, dieu de la médecine.

I) LA LEGENDE

Le roi de Thessalie Phlégyas était venu à Epidaure pour examiner les richesses du pays et essayer de s‘en emparer. Sa fille Coronis, séduite par Apollon, mit au monde un fils près d’Epidaure et l’abandonna. Une chèvre allaita l’enfant tandis qu’un chien le protégeait. Une autre version de la légende dit que Coronis avait trompé Apollon en épousant le mortel Ischys. Une corneille avertit Apollon qui tua la jeune femme. Mais au moment où le corps de Coronis allait brûler sur le bûcher, il arracha de sa mère le corps de l’enfant. Pris de remords, il changea la corneille, jusque là blanche, en oiseau noir.

Quoiqu’il en soit, Asclépios fut confié par son père au centaure Chiron ( être mi-homme, mi-cheval ; contrairement aux autres centaures, frustres et violents, Chiron est un être plein de science et de sagesse)qui lui enseigna la médecine. L’élève se révéla doué et trouva même le moyen de ressusciter les morts. Pour éviter que l’ordre du monde n’en soit bouleversé et que le royaume d’Hadès ne se vide, Zeus foudroya Asclépios. Pour le venger, Apollon tua les Cyclopes, forgerons de la foudre. Après sa mort, Asclépios fut transformé en constellation, le Serpentaire. Une légende plus tardive lui attribua plusieurs enfants dont Panacée et Hygie ( la Santé).

Peu à peu le héros dépassa les autres dieux et héros guérisseurs et fut considéré comme un dieu à part entière et comme le créateur de la médecine.

II) LE SANCTUAIRE

Dans le sanctuaire s’est développée une véritable école de médecine . Cette médecine, au départ proche de la magie, a favorisé l’émergence d’une médecine scientifique. La famille du plus célèbre médecin grec, Hippocrate, était rattachée à Asclépios.

Les différents édifices du sanctuaire datent du IV° siècle av. J.C. : le temple d’Artémis, le temple d’Asclépios, l’abaton etc…

L’abaton est le lieu où se manifestent les pouvoirs du héros devenu dieu. En effet après les purifications rituelles, le pèlerin passe la nuit dans ce lieu, enroulé dans la peau d’un animal sacrifié et il y voit en rêve l’apparition du dieu. Soit la guérison intervient immédiatement, soit le patient doit demander aux prêtres d’interpréter son rêve pour que ceux-ci lui prescrivent un traitement.

Les inscriptions sur les stèles et les ex-voto représentant l’organe ou la partie du corps guéris témoignent des guérisons provoquées par la ferveur religieuse et l’intervention du dieu.

Peu à peu la médecine devint plus scientifique : établissements de bains, cure de repos, exercices physiques, divertissements intellectuels, médecins réputés concouraient à la guérison des patients.

Le serpent était étroitement associé au culte d’Asclépios : il est souvent représenté dans l’art, portant un bâton enlacé par un serpent : le caducée.

Dès le début du V° siècle av. J.C. avait lieu à Epidaure tous les quatre ans une fête panhellénique, les Asclépéia : concours athlétiques et représentations théâtrales.

III) LE THEATRE

C’est le mieux conservé des théâtres antiques et pourtant il a été peu restauré. Il a été construit au début du III° siècle av. J.C. Il pouvait contenir 6200 puis, après ajout d’un remblai et la construction de gradins supplémentaires, 12000 spectateurs.

En 267 après J.C. les Goths d’Alaric détruisirent le théâtre et le sanctuaire, mais les dégâts purent être réparés.

L’exceptionnelle acoustique du théâtre d’Epidaure en fait un lieu de représentation encore aujourd’hui.

 

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