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ARCHIMEDE : LÉGENDE OU RÉALITÉ? (physique) |
Lhistoire
des sciences est jalonnée de découvertes essentielles qui ont modifié le
savoir des hommes, leur vision du monde, ou tout simplement leur vie
quotidienne. A chacune de ces découvertes est lié un personnage auquel ses
admirateurs, la rumeur populaire ont associé une phrase, une fable transformant
le découvreur en héros mythique. La mémoire collective perpétue ainsi les légendes
édifiantes de Newton et de sa pomme, de Galilée et de « et pourtant
elle tourne », de Pasteur et du petit Joseph Meister; on assiste plus près
de nous à la transformation en héros scientifiques de Marie Curie dans son
laboratoire miteux et dAlbert Einstein immortalisé autant par son poster que
par sa formule (dont le sens est plus que relatif pour beaucoup) .
Un des premiers
savants légendaires est sans doute Archimède indissociable de sa baignoire et
deuréka. Son appartenance à la Grande Grèce a sans doute favorisé sa
semi-déification et contribué à lélaboration de sa légende. Ses
admirateurs parmi lesquels Cicéron qui découvrit sa tombe, Plutarque, Vinci, et
plus tard Auguste Comte ont perpétué, enrichi les contes et légendes
dArchimède.
Les certitudes
concernant sa vie
Archimède a vécu
à Syracuse, opulente cité de Sicile qui faisait partie de la grande Grèce.
Cétait un
ami du roi Hiéron.
Il est mort âgé
de 75 ans au cours du siège de Syracuse sous les coups dun soldat romain.
Cétait un savant semblable à ceux qui ont pu exister jusquau XVIII ème
siècle, cest dire à la fois physicien, mathématicien, ingénieur et
philosophe.
Il a écrit
plusieurs ouvrages, douze nous sont parvenus, on suppose que trois ou quatre ont
été perdus.
Les
suppositions.
On ignore tout
ce qui concerne sa vie personnelle, même la date de sa naissance (quon peut
cependant calculer par différence); en effet, sa biographie, attribuée à Héraclite,
a disparu.
Tous les
« portraits » le représentant sous les traits dun vieillard
barbu ou sous ceux dun homme plus jeune courant dans les rues dans le plus
simple appareil datent au mieux du XVème siècle.
Il est possible
quil ait effectué un voyage à Alexandrie, ville grecque dEgypte,
capitale intellectuelle, siège dune immense bibliothèque. Sinon il a pu
avoir une correspondance avec des savants résidant dans cette ville (Euclide
fut sans doute un de ses maîtres)
Les
circonstances exactes de sa mort restent assez floues, Plutarque en donne trois
versions plus ou moins édifiantes.
Les recherches
et les découvertes dArchimède en mathématiques et en physique ont été à
lorigine dautres études, et
quelques unes sont au programme de nos lycées et collèges comme par exemple la
mesure du volume par déplacement deau qui correspond au plus célèbre conte
concernant Archimède.
De la légende
à la physique du collège
Lhydrost
La couronne, le
roi et le faussaire.
Un beau jour,
le roi commanda une couronne en or pour loffrir aux Dieux, il donna à
lorfèvre la masse dor nécessaire à la fabrication. La couronne réalisée
était superbe, elle fut pesée, sa masse était identique à celle de lor
donné.
Archimède
chercha, chercha mais la notion de volume et à qui plus est la mesure du volume
dun solide de forme complexe ne faisait pas partie des connaissances
scientifiques de lépoque.
Comme ses
contemporains Archimède était amateur de bains, en se plongeant dans une
baignoire pleine il constata que celle-ci débordait et... Eurê Eurêka!, il
avait trouvé, le problème était résolu, il sauta hors de son bain, courut
tout nu dans les rues pour annoncer sa découverte, il allait pouvoir mesurer
le volume de la couronne et celui de lor donné par déplacement
deau.
La couronne
avait un volume supérieur à celui de lor donné, elle contenait donc un
autre métal en loccurrence de largent, qui pour un même volume pèse
moins lourd que lor.
La notion de
masse volumique entrait dans lhistoire.
On dit
maintenant que 1 cm3 dor pèse 19,3g et que 1 cm3
dargent pèse 10,5g
Le roi sétait
bel et bien fait avoir, lorfèvre avait gardé une partie de lor mais
lhistoire ne dit pas ce qui advint de lui.
Le fameux
principe devenu loi ou théorème a en fait été démontré au XVIème siècle.
Son énoncé figure dans un des ouvrages dArchimède: « Le Traité des
corps flottants »
Proposition III: Un solide de même volume et de même poids
(en
fait de même masse volumique) que le
liquide dans lequel il est abandonné y enfoncera de façon à némerger
nullement au-dessus de la surface, mais à ne pas descendre plus bas.
Proposition IV:
Tout corps plus léger que le liquide où il est
abandonné ne sera pas complètement immergé, mais restera en partie au-dessus
de la surface du liquide.
Proposition V: Un solide plus léger que le liquide dans lequel on
labandonne y enfonce de telle façon quun volume de liquide égal à la
partie immergée ait le même poids que le solide entier.
Proposition VI:
Lorsquun corps est plus léger que le liquide où
on lenfonce et remonte à la surface,
la force qui pousse
en haut ce corps a pour mesure
la quantité dont le poids dun égal volume de liquide surpasse le
poids même du corps.
Proposition VII:
Un corps plus lourd que le liquide où on
labandonne descendra au fond et son poids, dans le liquide, diminuera
dune quantité mesurée, par ce que pèse un volume de liquide égal
à celui du corps.
Soit en schémas:
Proposition III
Masse
volumique du solide = masse volumique du liquide
Le
solide reste au sein du liquide où on la mis
Proposition IV
Masse
volumique du solide <
masse volumique du liquide
Le
solide flotte sur le liquide
Proposition V
Proposition VI
F1>P Le corps remonte |
Le volume immergé devient de plus en plus petit F1 diminue |
F1=P
|
Proposition VII:
Masse
volumique du solide >
masse volumique du liquide |
Masse
totale du solide = masse du liquide déplacé
|
La mécanique
et surtout la statique.
Autre phrase
associée à la légende dArchimède est le fameux « donnez-moi un
levier et je soulèverai le monde » Lambition du savant était en effet
de déplacer des grandes masses à partir de petites.
Le déplacement
de la galère
Pour prouver au
Roi la véracité de son affirmation Archimède lui proposa de déplacer une galère
chargée, de plus, sur la terre ferme; ce qui fut dit fut fait. A Syracuse,
Archimède, assis, déplaça la galère dune main en saidant sans doute
dun palan.
Cette simple
poulie permet de diviser par deux leffort à effectuer pour tirer lobjet,
il faut cependant tirer deux fois plus de corde que la distance du déplacement
souhaité et il faut trouver un bon point dancrage. En rajoutant des poulies
on continue à diviser laction à exercer.
Une autre
histoire de galère.
Au cours des
conflits qui opposèrent Syracuse à Rome, on prêta à Archimède linvention
de nombreuses machines guerrières plus machiavéliques les unes que les autres
comme des machines à lancer des flèches et « les mains de fer »
qui soulevaient les bateaux et dont le principe basé sur les leviers a été
repris au Moyen-Age et à la Renaissance
Après avoir été
bombardée de pierres, ce qui obligeait léquipage à refluer vers larrière
du bateau, la galère était soulevée par un levier associé à une poulie (la
force à déployer était donc divisée)
La chaîne était
alors détachée et la galère déséquilibrée senfonçait.
On trouve dans
lun des ouvrages dArchimède: « De léquilibre des plans »
la loi des leviers.
Proposition I:
Des poids qui séquilibrent à des distances égales
sont égaux
Proposition Ii:
Des poids inégaux séquilibreront à des
distances inégales, et le plus grand sera situé à la plus petite distance.
Proposition III:
Des grandeurs quelconques séquilibrent à des
distances inversement proportionnelles à leur poids.
Cest le
principe de la balance dite romaine.
La
plus controversée des légendes dArchimède est sans doute lincendie de
la flotte romaine par des miroirs On a tenté de renouveler lexpérience sans
succès, et on suppose que cette histoire est plus de « lintox que de
linfo ». mais on ne prête quaux riches!
Documentation:
"les cahiers des sciences et vie" hors série 18 décembre 1993
Page réalisée par Annick Jourdain, professeur au collège Jeanne d'Arc - ORLEANS.
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